Généalogie des Borgia

Édition du samedi 21 décembre 2024

Généalogie des Borgia

et descendants de François-Louis LEVASSEUR dit BORGIA


LA MAISON DE BORGIA

La maison de Borgia - Premier poste de Wolfe à la bataille des Plaines d'Abraham - Où était-elle située ?

Par P.-B. Casgrain

(Présenté par M. B. Sulte et lu le 23 juin 1904)

PARTIE II

*   *   *

Nous avons vu que le chef de famille de ce nom avait eu de son premier mariage, plusieurs enfants, citons entre autres deux fils, appelés comme lui Borgia. Tous deux étaient en âge en 1759. L'aîné, Louis-Borgia Levasseur, baptisé le 15 avril 1733, avait vingt-six ans. L'autre, Joseph-Marie Borgia Levasseur, baptisé le 21 octobre 1735, atteignait ses vingt-quatre ans.

Ne serait-ce pas d'une maison de l'un d'eux ou même de leur père, près du moulin, dont il s'agirait et laquelle serait celle que nous cherchons ?

Le site du moulin et de l'étendue de l'emplacement sur lequel il était érigé, après avoir été établi d'une manière incontestable comme nous l'allons faire, vont nous mettre sur la voie pour trouver des éclaircissements importants et des résultats cherchés et entrevus. L'endroit se trouve en effet juste à un quart de lieu de la ville, ainsi qu'il a été dit plus haut, et à la jonction des rues St-Jean et d'Aiguillon, sur le coteau Sainte-Geneviève. Ce moulin attenait ci-devant du côté nord-est à une ligne indiquée dans un bail emphytéotique, ci-après mentioné, fait à Louis Manseau, du 12 juin 1790, à prendre à trois pieds de distance du terrain de Nathaniel Taylor. Cette ligne coupe le milieu de la remise ou hangar actuel des chars urbains. Elle est à 145 pieds 8 pouces anglais de distance de la borne actuelle et visible du côté sud-ouest, sur l'alignement nord de la rue St-Jean. Elle court 25° ouest suivant la délimitation du terrain de Manseau décrite dans les titres de la Couronne et d'après les plans des Ingénieurs Royaux.

Ce moulin est indiqué sur la plupart des plans de la bataille, et paraît, quoiqu'un peu trop en arrière, comme en ligne avec le front de bandière de Montcalm et l'Hôpital-Général. Mais, de fait, le plan le plus fiable, celui du cadastre officiel, donne exactement cette ligne à partir de la Côte à Perrault et la tour No 2 à cet hôpital. Il confirme entièrement Hawkins sur ce point. Ce moulin était un moulin à tan mû par le vent, et Johnstone l'a observé comme situé sur la hauteur et près de la cîme du coteau Ste-Geneviève. On le retrouve tracé sur le plan de Perault de 1790, déposé chez les Dames de l'Hôtel-Dieu, et sur lequel il est placé là d'après leurs titres de concession.

En effet, l'emplacement qu'il occupait formait partie des terres environnantes de ces Dames Religieuses et il est enclavé dans le lot No 3755 du cadastre officiel du quartier Saint-Jean et comprend les subdivisions 5 et 6. Il va nous servir pour placer la maison de Manseau, dans la direction de laquelle et du moulin se trouvait celle de Borgia; et nous verrons que ce n'est pas sans raison qu'en en parlant, les deux maisons de Manseau et de Borgia vont ensemble.

L'Hôtel-Dieu concéda le terrain, non à bail mais en pleine propriété, à Jean-Marie Deguise dit Flamand, marchand-tanneur de Québec, par contrat du 18 août 1752, devant le notaire Saillant; et Flamand le vendit à Louis Manseau, aussi tanneur de Québec, par un acte notarié du 22 juin 1754, devant Mtre Boucault. Ces titres sont raportés et confirmés dans le bail emphytéotique pour 99 années par les Religieuses de l'Hôtel-Dieu au même Manseau, père, du 12 juin 1790 ci-dessus, devant Mtre Descheneaux, notaire, pour un plus grand terrain de 11 arpents, 71 perches et 5 pieds en superficie, qui enclavait son emplacement, et déduction faite de son étendue. Ce bail définit la ligne nord-est de Manseau tel que donnée ci-dessus.

Cet emplacement est dit situé terrain aux épines et consistait en 22 toises et demie (135 pieds) de front, borné à l'alignement nord du chemin St-Jean (5), sur douze toises (72 pieds) de profondeur à angle droit, et borné de tous autres côté au terrain non condédé; mention est faite au premier contrat d'une maison déjà bâtie par Flamand qui était en possession dès avant l'octroi de son titre.

Manseau demeurait dans cette maison attenante et à côté de son moulin, en 1759.

Car on lit à son sujet, dans le journal du curé Récher, ?que Mgr Têtu vient de découvrir et qu'il a en partie publié dans le Bulletin des Recherches Historiques, mai 1903, p. 132, ?que le curé se retira pendant le siège, le 16 juillet 1759, dans la maison de Pierre Flamand, hors des murailles du faubourg Saint-Jean, et que le 21, il laissa ce quartier à cause des bombes qui passaient sur le faubourg et descendit chez Primaut, tanneur, assez près de l'Hôpital-Général. Ensuite, le dimanche, 12 août, il écrit : « A une heure après minuit, il vient cinq à six bombes et un pot-à-feu aux environs des tentes de M. de Villars, de Vienne, Desgranges et ........, placées au bas du coteau derrière la maison de Primaut et même plus loin, et au delà de Manseau, au haut du coteau; ce qui nous a fort surpris et nous a fait lever pour aller passer le reste de la nuit à l'Hôpital-Général ». C'est là évidemment, le même Manseau.

Et parlant ensuite de la victoire de Ste-Foy (id., p. 42), il ajoute :

« Les Anglais sont entrés dans la ville et les Français sont restés ayant dix pièces de canon avec eux vers les maisons de Borgia et Manseau. »

Ce qui revient à dire ?quand on connaît le résultat de la journée, à savoir, la déroute complète et la fuite désordonnée des troupes anglaises, en abandonnant leurs vingt-deux pièces de canon sur le champ de bataille? que les Français n'ont pas poussé plus loin de ce côté leur poursuite et ont ramené jusque-là dix des pièces enlevées à l'ennemi.

Il semble donc raisonnable de voir ces deux maisons de Borgia et de Manseau comme ayant existé assez près l'une de l'autre et dans tous les cas dans une même direction sur le chemin Saint-Jean, vers le moulin et tout auprès.

En effet, le mouvement sratégique de Wolfe, dans la direction du moulin et de la maison de Borgia, sur le bord de la hauteur, si bien défini par Johnstone, « towards the wind-mill and Borgia's house upon the edge of the hill », nous semble clairement indiquer que ces deux maisons doivent être dans une seule et même direction, droit vers le moulin, direction pour atteindre le même but, c'est-à-dire la tentative d'une descente de là par le chemin allant droit au pont de bateaux, pour couper en deux l'armée française. La maison de Manseau doit être une des deux incendiées, et l'autre serait celle de Borgia, sur laquelle l'aîle gauche de Wolfe s'était appuyée dès le commencement, et dont la garnison fut rejetée et les troupes explusées furent forcées à reprendre leur première position.

Si l'on fait attention qu'ensuite les trente hommes du La Sarre se sont avancés au delà de la fumée de cette dernière comme celle de l'autre pour observer l'ennemi, on peut en déduire encore, vu le peu d'espace entre les deux lignes de bataille, que la distance de celle-ci à l'autre et au moulin ne peut être considérable, et que cette maison doit se trouver dans ces environs et proche, puisque la fumée des deux formait un voile sans laisser apparemment une éclaircie entre elles.

Nous ne pouvons sur ce données établir au juste cette faible distance, laquelle le curé Récher semble effacer en les mettant presqu'ensemble.

Dans tous les cas, nous avons la certitude historique de l'incendie des deux maisons situées en avant de la ligne de Wolfe et près du moulin et de l'incendie nommément de la maison de Borgia, laquelle semble une des deux. Nous avons aussi une même direction de celle-ci vers le moulin à vent de Manseau, à côté duquel il était logé, ce qui établit des présomptions plus que suffisantes pour dire que ces deux maisons ne pouvaient guère être éloignées l'une de l'autre.

Nous devons cependant ajouter que, malgré nos recherches faites avec la plus grande obligeance de la part des Dames Religieuses de l'Hôtel-Dieu, et particulièrement de leur annaliste, qui connaît à fond l'historique de Québec et de toute la localité, laquelle forme partie de leurs terrains, nous n'avons pu constater par leur archives jusqu'à présent, d'autre nom comme propriétaire dans l'endroit que celui du nommé Manseau, et pas d'autre habitation là avant 1759. La raison en est simple : elles n'avaient pas fait d'autres concessions en ces endroits avant cette date.

Cependant, on devrait parvenir à y localiser cette autre deuxième maison, soit de Borgia, ou d'un autre, puisqu'il y en avait certainement deux là, et conséquemment, il doit exister un titre de la propriété pour le maître à qui elle appartenait.

A défaut de l'Hôtel-Dieu, on pourrait se replier sur le terrain de Manseau qui possédait le domaine absolu du fond de son emplacement, lequel était suffisamment étendu pour y ériger une deuxième maison, que Borgia, maître-mesuisier de son état, aurait bien pu y avoir construit, soit pour lui-même, soit pour un de ses fils, ou encore pour sa fille qui fut mariée à Manseau fils, peu après.

Cette conjecture venait se confirmer à point par l'examen du plan de Holland de 1785, où l'on voit deux maisons distinctes auprès du moulin Manseau, lesquelles auraient été rebâtie sur les mêmes fondements et dans les limites de son terrain qui y sont marquées. De plus, elles correspondent avec la même direction vers le moulin que nous avons reconnue.

D'autres circonstances nous portent à grouper ensemble et comme voisines les familles Borgia et Manseau, à cause de diverses alliances entr'elles qui s'en suivent. Ainsi, comme l'a noté Mgr Têtu (Id., p. 42), Jean-Bte Manseau, fils, né le 20 mars 1747, épousa marie-Jeanne Levasseur dit Borgia, née en 1745 et fille de notre Borgia; on sait, de plus, qu'ensuite, Philippe-Augustin Levasseur dit Borgia, son fils, né en 1749, fut marié à Marguerite Manseau; et que Nicolas Levasseur dit Borgia un autre fils, né vers 1744, épousa la sœur de celle-ci, Angélique Manseau, et l'on découvre par le rôle de milice de 1776 qu'il était tanneur, comme son beau-père, et avait quinze ans et demi en 1759 et d'âge à être apprenti.

Nous en étions là dans nos vaines recherches commencées depuis longtemps (1889) pour localiser sûrement le site de la maison de Borgia, après avoir compulsé soigneusement les archives de l'Hôtel-Dieu, qui sont la véritable et unique source d'où découle le titre à la propriété de Manseau et des environs; mais, comme elles étaient restées infructueuses, nous ne savions plus de quel autre côté nous adresser, quand les récentes données fournies par le Journal du Curé Récher ont réveiller notre attention comme un jet de lumière. Nous avons fait de nouvelles tentatives pour trouver le titre actuel à la propriété de Manseau, afin de remonter jusqu'à lui, en vue d'y découvrir là, peut-être, cette maison de Borgia, et pour apprendre en même temps par quel chaînon de pièces authentiques le fond de l'emplacement de Manseau, autrefois complètement aliéné par l'Hôtel-Dieu, a pu lui revenir en pleine propriété, comme en fait foi aujourd'hui le cadastre officiel dûment corrigé et finalement déterminé, suivant le plan du lot No 3755, 5 et 6, qu'on y voit.

Les Manseau sont demeurés propriétaires de leur acquisition du 22 juin 1754 et de leur emphytéose du 12 juin 1790 jusqu'au 30 novembre de cette année 1790. Leur voisin Nathaniel Taylor, occupait le terrain du côté nord-est aussi par bail emphytéotique pôur 99 années, suivant contrat que lui avait consenti l'Hôtel-Dieu devant Tre Descheneaux, notaire, le 31 mai aussi 1790. Il voulut acquérir des Manseau tant le fond de leur emplacement que leur droit d'emphytéose à courir jusqu'au 1er mai 1889, pour adjoindre le tout à son propre bail.

Or, c'est par la vente consenti à Taylor que nous sommes parvenus à retrouver Borgia, du moins son nom, dans la personne de deux de ses fils et de sa fille Marie-Jeanne, comme co-propriétaires chacun d'un septième dans la motié indivise de l'emplacement Manseau, comme aussi dans deux maisons dessus construites et possédées en commun.

En effet, les vendeurs y sont désignés comme suit à l'acte du 30 novembre 1790, devant le même notaire Descheneau :?

« Louis Manseau, père, Jean-Baptiste Manseau, Joseph Manseau, Augustin Borgia-Levasseur et Dame Marguerite Manseau, son épouse, Nicolas Borgia-Levasseur et Dame Angélique Manseau, son épouse, tous aussi au nom de Joseph Paquet, de Montréal, et Josephte Manseau, son épouse, leurs gendres et filles, sœurs et beaux-frères; encore Louis-Joseph Joubert, fils unique, seul héritier de défunt Jean Joubert, vivant, tanneur, et d'Élizabeth Manseau, absent de cette province, pour lequel les vendeurs se portent forts. »

Lesquels vendent à Taylor « un terrain situé en la banlieue de cette ville, à l'extrémité du faubourg Saint-Jean, contenant trois quarts d'arpent de front sur soixante-douze pieds de profondeur, formant un carré long, borné devant au chemin St-Jean ». et ensemble deux maisons construites en bois sur le susdit terrain; encore les instruments, cuves en cuivre et bois propres à la tannerie et qui sont actuellement dans une des dites maisons; lequel terrain est dit parvenir des titres cités ci-dessus à commencer par celui de Deguise dit Flamand en 1752.

Cf. Papier Terrier, Vol. B, Domination Anglaise, pp. 12.-13, Domaine du Roy.

Taylor se trouvait ainsi à posséder une étendue notable du coteau Ste-Geneviève depuis sa cîme jusqu'au chemin Saint-Jean, et les autorités militaires qui y avaient déjà commencé la tour Martello No 4, vers 1805, derrière le terrain de Manseau, le point stratégique ci-haut mentionné, jugèrent nécessaire d'en faire l'acquisition pour la défense de la ville. Alors, Lord Dalhousie, gouverneur intervint en personne, au nom de Sa Majesté, à l'acte à cette fin, que Montizambert et les représentants et ayants-cause de Taylor lui consentirent par cession de tous leur droits, devant Mtre Arch. Campbell, notaire, le 31 mai 1822.

Depuis cette date jusqu'à l'expiration du bail, au 1er mai 1899, le gouvernement militaire demeurera en possession; alors qu'il la délaissa par abandon pur et simple à l'Hôtel-Dieu.

Pendant son occupation le gouvernement militaire avait posé des bornes pour délimiter dès 1822 son terrain et particulièrement l'emplacement Manseau, sur lequel il en existe encore deux sur la ligne ouest. Elles sont en pierre et plantées hors de terre avec la marque officielle B.O. du Boundary Ordonance; l'une, est sur l'alignement du chemin Saint-Jean et l'autre vis-à-vis sur la profondeur du lot. Elles correspondent avec les même terrain, maisons et moulin indiquées sur le plan du major Holland de 1785.

Cette propriété est mentionnée dans la liste de celles du Département de la guerre transférées au gouvernement fédéral en 1867.

La Compagnie (ci-devant) du Chemin de fer urbain de la rue Saint-Jean acquis ce terrain du gouvernement fédéral par lettres patentes du 2 novembre 1878, et par un échange avec elle du 5 juin 1889, Labrèque, notaire, l'Hôtel-Dieu rentra dans le domaine de son ancienne propriété vendue à Flamand en 1752, et en a disposé depouis en conséquence. Elle appartient aujourd'hui à Cie Q. R. L. & Power Co. Of Montmorency.

Il y avait encore lors de cet échange deux maisons dessus qui existaient depuis longtemps et durant, sinon avant, l'occupation du Département de la guerre. L'une du côté ouest, se voit encore assise sur de vieilles fondations; l'autre a fait place à la remise actuelle des chars Urbains. Chacune occupait respectivement le site primitif des deux maisons des Maseau et des Borgia, indiquées en 1785 et vendues en 1790, comme dit plus haut. Elle pourraient fort bien être les mêmes que celles rebâties après la conquête.

De plus, et chose importante à noter, c'est que lors et antérieurement au bail fait à Manseau, et à celui fait aussi en 1790 à Wm Grant, d'un lot plus loin, lesquels baux comprenaient toute l'étendue du terrain du côté nord-ouest du chemin Saint-Jean, depuis le moulin à vent jusqu'à la rue et Côte Sauvageau, plus de huit arpents de front (plan Perrault et celui d'Adams), il n'y avait pas de maison, car ces baux donnaient une superficie nue partout et un simple terrain en pacage. En fait il n'y avait pas eu de concession là avant 1759, sauf celle à Deguise. Il n'en existait pas non plus au delà et jusqu'à la borne des Ursulines qui suit la ligne nord-est du terrain de l'asyle Findlay et les sépare de l'Hôtel-Dieu.

Et du côté sud du chemin il n'y en avait pas non plus sur un espace de 7 arpents, 6 perches et 6 pieds, à partir de la rue Claire-Fontaine, comme on le boit par le bail emphytéotique à David Lynd en cette même année, 22 juin 1790, et au-delà, pas eu encore de concessions avant 1759.

Conséquemment, en 1759, on ne pouvait apercevoir dans la direction et près du moulin que les deux maisons Borgia et Manseau, en avant de la ligne anglaise, puisqu'il n'y en avait pas d'autres et que les deux lignes de bataille n'étaient pas espacées de plus de huit arpents à partir du moulin.

Or, si la maison de Borgia a été de fait incendiée avec une autre auprès, comme le rapportent les historiens des deux côtés, anglais comme français, ce que nous ne pouvons refuser de croire comme vrai, il est certain que ce n'est pas celle au pied de l'Avenue-des-Érables à laquelle les combattants auraient mis le feu pour la détruire comme poste avancé. Cette dernière n'a pas été incendiée, et si toutefois elle existait et appartenait à Borgia (ce qui reste à prouver), elle était derrière la ligne anglaise et ne pourrait être celle en avant.

Laissant de côté la maison de Ste-Foy, nous croyons donc que l'indication donnée et entendue par le Curé Récher de l'endroit des maisons de Borgia et Manseau, vers lesquelles le Français sont restés avec dix pièces de canon, doit être acceptée comme la meilleure connue et prouvée, vu qu'on n'en connaît pas d'autres vers cet endroit, où il y en avait un indubitablement connue sous le nom de Borgia.

Suivant nous c'est la maison indiquée près du moulin sur le fameux plan colorié, The Siege of Quebec, vol. I., p. 264, laquelle se trouverait, d'après son échelle, sur le côté ouest de l'emplacement Manseau, et près de son moulin à tan. C'est la seule maison y marquée et en avant de la ligne anglaise; et nous avons démontré qu'il n'y avait pas d'autre, sauf celle de Manseau attenant au moulin.

Le même moulin est marqué sur le plan, vol. II, p. 272, montrant aussi divers peletons de troupes françaises en avant et aux alentours; ce qui impliquerait l'occupation déjà prise par elles de ce poste. On y voit aussi le chemin descendant droit au pont de bateaux, celui pour lequel les anglais tentèrent vainement leur attaque pour opérer une descente à ce pont.

Au regard des étrangers, ces recherches peuvent paraître minutieuses pour établir un point historique dont l'importance devient comparativement minime en vue du résultat général de la bataille et des immenses conséquences qui en sont découlées.

Toutefois, nous, gens du pays, de même que les lecteurs studieux et attentifs, aimons à trouver une exactitude incontestable dans le développement des détails historiques concernant les Plaines d'Abraham, du moment qu'ils méritent d'être mis au jour. Et certainement que l'endroit du poste en avant, pris et fortifié par Wolfe pour y appuyer son aile gauche, devrait être connu et fixé d'une manière irréfragable.

Mémoires S. R. C., 1904


 
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  1. Le Dictionnaire généalogique Tanguay (Vol. V, p. 387) ne mentionne pas plusieurs des autres onze enfants de ce couple, alors vivants et portés à ce recensement. Ainsi, il omet entre autres celui qui nous occupe, né entre Barthélémy, baptisé le 16 janvier 1705, dit âgé de 12 ans, et François-Ignace, âgé de 9 ans et baptisé le 4 septembre 1708.
  2. Ce Poncet était devenu le représentant Borgia, lequel conjointement avec sa seconde femme et ses fils Louis Borgia Levasseur et Joseph-Marie Borgia Levasseur, et comme aux droits de la Vve Chaillé, sa fille, héritiers de leur mère Hélène Moreau, vendirent leur terre de St-Jean au sieur Jean Roy, maître-traiteur de Québec, par acte devant Mtre J. A. Panet, notaire, le 30 octobre 1766; et par ce dernier, elle parvint au nommé Poncet, devenu propriétaire en 1790. Cette terre comprend les lots du cadastre et plan officiel de la banlieue de Québec, numéros 76, 77, 78 et 79.
  3. Jacques Pinguet de Vaucour et Delle Elizabeth Duperras, veuve de feu Nicolas Pinguet, et le Sr Louis Lambert, au nom et comme ayant épousé Elizabeth Pinguet, héritiers de Noël Pinguet, vendirent par acte devant Rageot, notaire, le 25 septembre 1723, à Simon Chamberland et Elizabeth Rondeau son épouse, la terre que ces derniers revendirent à Borgia en 1742. Noël Pinguet tenait de Barthélémy Gaudin et Marthe Coignat son épouse (l'abbé Scott dit Coignat, Cognard, Cognard), par contrat du 20 juin 1667, même notaire Rageot, lesquels tenaient partie par concession de M. de Lauzon du 17 août 1655 et partie de Jacques Gourdeau et ux. Par contrat 7 juillet 1659, Peuvret, notaire.
  4. L'étude des mémoires complets du chevalier Johnstone, au point de vue de l'art militaire, nous a fait apprécier sa haute compétence au sujet de la bataille des Plaines d'Abraham, don't il a fait une savante revue critique. Les plans et descriptions qu'il donne des diverses batailles auxquelles il a pris part, telles que Gladsmuir ou Prestonpans, Clifton-Hall, Falkirk, Culloden (2 plans), Carillon, Siège de l'Isle-aux-Noix, avec plan, et notes sur la marche du général Braddock, fournissent une preuve surabondante de son savoir, approfondi à l'école de l'expérience.
  5. L"alignement sur la rue St-Jean et le mesurage avaient été donnés par Jansen Lapalme, architecte du Roi et depute grand-voyer, par procès-verbal du 12 août 1752, « sur une ligne droite partant vis-à-vis d'une fontaine qui se trouve au milieu du chemin du Roi en descendant au nord-est », c'est-à-dire à environ trois quarts d'arpents sur la rue d'Aiguillon. On peut par ce moyen refaire assez exactement le parcours d'alors du chemin St-Jean à partir de la ville jusqu'à cette fontaine, d'après l'ordonnance du Conseil Souverain du 20 juin 1667, qui la mentionne dans son tracé comme scize sur les terres des Religieuses Hospitalières; et en suivant le tracé du 22 mai 1762 d'après le plan de Levasseur, où l'on y trouve indiqué le cours du chemin passant dans la cour de l'habitation d'Abraham Martin, l'on vient de là droit à la fontaine. On peut ainsi suivre et voir arriver vers le moulin, sur les huit heures, les premières troupes françaises accourant du camp de Beauport et essayant de se former autour du moulin, sur un terrain plein d'épines, inculte et formé de cavées et de crans , pour venir attaquer et rejeter les Anglais de ce poste. Il faut croire que c'était un point stratégique important, puisqu'aussitôt après la bataille Townhend y érigea une redoute montée de deux pièces de canon pour commander le chemin venant de la vallée et canonner les vaisseaux à l'entrée de la rivière St-Charles.





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